La FACS

La FACS

Parmi les associations françaises d’anciens combattants, la « Fédération nationale des Anciens Combattants résidant hors de France » (FACS) occupe une situation singulière.Elle a été fondée le 5 janvier 1927 à l’occasionn du Congrès des Français de l’étranger.

 

Elle ne tire pas son intérêt du nombre de ses membres mais de l’étendue de son implantation sur les cinq parties du monde et de sa vocation à y rassembler tous les anciens, leurs familles et leurs amis dans un sentiment très vif d’appartenance à la Mère-Patrie constamment cultivé par l’éloignement. Elle accueille aussi les vétérans Étrangers qui ont servi sous le drapeau tricolore et tisse avec les autorités et les vétérans de leurs pays de résidences des liens étroits et fraternels de la fierté.

 

LESORIGINES

 

Pour saisir l’esprit qui l’anime depuis les premiers jours,il faut méditer l’allocution que prononça Monsieur Louis Marin, Ministre des Pensions, au cours d’une réception organisée par la FACS six mois après sa créationafin de se faire connaître. Le Ministre définissait nettement la place que notre Fédération était appelée à occuper à côté des grands groupements d’Anciens Combattants existant déjà :

 

Monsieur le Président,

Messieurs,

 

« Les mérites de nos compatriotes qui vivent au loin sont d’autant plus grands que la plupart d’entre eux sont de conditions plus modestes, souvent même très difficiles. Aussi est-ce avec amertume que nous constatons très souvent combien la Métropole se rend mal compte de leurs souffrances.

 

Certes, l’idée de leur être utile, de les soutenir, de faire connaître ce qu’ils valent a dû germer dans bien des cerveaux, mais jamais aucune réalisation effective n’est venue la consacrer.

 

Et les Français de l’Etranger n’ont pas attendu l’appel de la patrie au jour du danger, ils l’ont devancé, ils sont partis spontanément sur des navires quelconques;beaucoup d’entre eux ont même payé des frais de transport qui ne leur sont pas encore remboursés. Ils ont quitté leurs foyers, y laissant femme et enfants dans la détresse, abandonnant des exploitations dont personne n’a pu, en leur absence, s’occuper. Si parfois, on s’est intéressé à leurs biens, ce n’était certes pas dans l’intention de les aider.

 

A leur retour, ils ont trouvé la terre en friche, tout était à recommencer. Courageusement, ils se sont remis au travail. Quelques-uns, comme les Français de Smyrne, déjà si cruellement éprouvés par la grande guerre et chassés à nouveau de chez eux, sont revenus, montrant ainsi une belle obstination, qualité, qu’à tort, on nous dénie si souvent.

 

Nous devons donc proclamer bien haut que nos compatriotes du dehors ont bien « mérité de la patrie ».

 

A côté des Associations qui, en France, exercent leur action bienfaisante en faveur des anciens combattants de la Métropole, il est donc, Messieurs, éminemment utile que vous ayez songé à créer un organisme qui se consacrerait exclusivement au soulagement de ceux qui sont au loin.

 

Il me faut bien reconnaître, en effet, que notre administration n’est point adaptée aux Français de l’étranger.

 

Il est aisé de comprendre combien les grandes Associations d’anciens combattants sont précieuses. En les appelant à la rescousse, elles nous fournissent tous les renseignements que nous ne pourrions pas nous procurer sans elles, de sorte qu’avec leur collaboration nous réussissons à faire le bien, ce qui nous serait impossible sans leur concours.

 

Laissez-moi donc vous exprimer, Monsieur le Président, la satisfaction profonde que j’éprouve de la création de la Fédération Nationale des Anciens Combattants résidant hors de France.

 

Vous savez déjà que toute ma bonne volonté lui est acquise et je me fais un plaisir de vous confirmer aujourd’hui, ainsi qu’à vos collaborateurs, l’adhésion complète du Ministre des Pensions à l’œuvre de si haute portée que vous avez entreprise.

 

Laissez-moi donc vous exprimer, Monsieur le Président, la satisfaction profonde que j’éprouve de la création de la Fédération Nationale des Anciens Combattants résidant hors de France. »

 

 

 

STRUCTURES

La FACS fédère des associations d’anciens combattants et compte aussi dans ses rangs des membres isolés. Elle est gouvernée par un Conseil d’administration élu par l’Assemblée générale. Ses membres sont élus pour six ans. Le renouvellement du CA se fait par tiers et a lieu tous les deux ans. Un Bureau permanente chargé de la conduite quotidienne.

En 2005, le commandant Henry-Jean LOUSTAU, président de la FACS voulu reconstituer le Comité d’honneur qui avait donné tout son lustre à la FACS, car il était constitué de personnalités de premier plan. Comme le disait le président VGE dans son allocution, transgressant la règle qu’il s’était fixé comme ancien président de la République de n’accepter aucune présidence d’aucune association, c’est en raison de l’admiration qu’il porte au Maréchal Lyautey et des mérites éminents des anciens combattants venus de l’étranger défendre la France, mais grands oubliés, au regard de leurs mérites qu’il a accepté de présider le Comité d’honneur.

 

Sa place chez les Français de l’Étranger et les AE

Son implantation

« créer un lien puissant entre ses membres expatriés et la France ;

faire connaître en France leurs avis, suggestions, desiderata ;

défendre les droits des anciens combattants vivant hors des frontières  ;

rapprocher les anciens combattants français et étrangers ;

représenter tous les membres de la FACS dans les cérémonies officielles ».

 

Elle regroupe 80 associations établies dans 35 pays de tous les continents. Elle compte également une section de membres isolés en France et dans le monde, forte de 300 noms. On peut évaluer ses effectifs à près de vingt mille.Un extrait d’une brochure éditée en 1937 sur les activités de la FACS donnant la liste des associations affilées de l’époque, dont celle de Varsovie, démontre l’étendue de son action.

Au demeurant, plus que par le nombre de ses adhérents, son influence tient au réseau original qu’elle constitue au service des anciens et du pays.

 

Dans cet esprit, elle entretient des liens très étroits avec ses autorités de tutelle : le Ministre des Affaires étrangères et le Secrétaire d’État chargé de la Coopération et la Francophonie d’une part, et, d’autre part, le Ministre de la Défense et le Secrétaire d’État aux Anciens combattants, comme avec les parlementaires (par exemple, les Sénateurs anciens combattants sont membres de droit de son Conseil d’administration) et avec les autorités diplomatiques et consulaires françaises à l’étranger. Rappelons qu’elle est à l’origine de la création du Conseil supérieur des Français de l’Étranger (CSFE), maintenant Assemblée des Français de l’Étranger (AFE) avec la Caisse des Écoles. La Président de la FACS en est membre désigné par un décret de 1948. Il préside actuellement le Commission des Anciens Combattants, tandis que de nombreux délégués des Français de l’étranger sont membres, voire présidents, de nos associations, ce qui permet à la FACS de vivre en symbiose avec l’AFE.

Par ailleurs, le secrétaire-général est membre du Conseil d’administration de l’Office national des anciens combattants et victimes de la guerre (ONACVG).

 

A l’étranger, elle est tout naturellement en contact constant avec les vétérans des pays hôtes, participant systématiquement à leurs cérémonies du Souvenir et très souvent à leurs activités communes. Les « Journées internationales de la Mémoire partagée » d’octobre 2006 ont renforcé la FACS dans le sentiment que sa vocation et ses activités habituelles allaient tout à fait dans le sens des préoccupations des participants.

A titre d’exemple : à New York une association internationale, la « French AlliedWarVeterans », a pour but de faire mieux connaître la France chez les Américains, les Anglais, les Belges qui la composent ; à Rio-de-Janeiro, l’association brésilienne qui regroupe les anciens du Corps expéditionnaire brésilien engagé en Italie en 1944 (Associacaonacional dos veteranos da FEB) est affiliée à la FACS ; en Australie, un accord signé le 17 novembre 1993 au niveau gouvernemental entre la FACS et le RSL australien (Returned Service League) est désormais le guide pour une action commune ; à l’occasion de la dernière commémoration du 11 novembre 1918 à Lausanne, le commandant de corps Luc FELLAY, en exercice, prononçait un discours officiel de très haute tenue en présence de détachements sous les armes de l’armée suisse et de Chasseurs alpins français, etc.

 

Au quotidien, le Bureau parisien, qui ne compte que deux membres bénévoles à temps complet, le président et le secrétaire-général et un trésorier venant une fois par mois de Suisse, assistés d’une  secrétaire  salariée s’efforce de répondre aux besoins des associations. En liaison avec les missions diplomatiques et consulaires, les services de l’ONACVG, du Ministère des Anciens Combattants, de la Direction des Français de l’Étranger au Ministère des Affaires étrangères                , il relaie toutes les questions administratives concernant les anciens combattants à l’étranger (cartes et retraites du combattant (tout récemment un centenaire au Canada qui n’a pas encore de carte du combattant !), invalidités, décorations, emplois réservés et hébergement dans les maisons de retraite de l’ONACVG ou admission dans les hôpitaux militaires, etc.). La FACS est à l’écoute des cas sociaux et misères cachées de façon à les soulager par l’intermédiaire des administrations concernées. Elle informe ses adhérents sur les derniers développements législatifs. Elle a une action sociale directe en étant l’intermédiaire dans la distribution de subsides, comme en Indochine en 1994, ou la rénovation de Maisons du Combattant en Afrique. Ses présidents d’association font partie des commissions consulaires d’aide sociale. Surtout elle a été heureuse récemment de voir aboutir le long combat pour le rétablissement des niveaux de retraite des ressortissants de l’ex-Empire auquel elle a participé activement depuis quarante ans, notamment par l’intermédiaire de l’AFE.

 

Enfin elle édite un bulletin de liaison, semestriel seulement, maintenant annuel, pour des raisons financières et de rédaction, destiné à faire connaître à ses membres dispersés dans le monde entier la vie de la FACS. Elle s’efforce aussi de visiter, malgré les distances, ses associations isolées à l’étranger et noue des contacts amicaux avec les organisations nationales d’anciens combattants des pays étrangers, par exemple l’American Legion, la CanadianLegion ou la ReturnedServiceLeague (RSL) d’Australie avec laquelle un protocole d’accord a été signé. Dans ses déplacements, le Président national, sous la caution de la Direction des Français de l’étranger, est reçu par les ambassadeurs de notre pays et les autorités étrangères. Cependant de sévères contraintes financières (la plupart de ses membres à l étranger ne peuvent acquitter de cotisation) restreignent ses ambitions en la matière, alors qu’on est chaque fois saisi et ému de la qualité de l’accueil chez ces Français pour lesquels la notion de mère patrie est une réalité vécue profondément.

 

Ajoutons que la spécificité de la FACS ne l’éloigne pas des autres grandes associations françaises

comme l’Union fédérale, la Fédération Maginot dont elle constitue un groupement, de l’UNC , de la FSALE (Fédération des sociétés d’anciens légionnaires) car de nombreux anciens légionnaires sont accueillis dans nos associations, la Confédération européenne des anciens combattant (CEAC) avec laquelle il existe des participations croisées et enfin la Fédération mondiale des anciens combattants (FMAC) dont la président de la « Commission Afrique » est membre de notre Conseil d’administration et Délégué en France pour l’UFACEFAM (Union fraternelles des anciens combattants d’expression française d’Afrique et Madagascar et des Comores).